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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

avril 2015

Un budget austère qui pénalise l’éducation au profit de réductions d’impôts pour les entreprises

Le réseau de l’éducation, notamment le secteur universitaire, est l’un des grands perdants du budget du Québec présenté le 26 mars dernier. Les organismes du réseau verront leurs budgets de fonctionnement augmenter moins rapidement (+0,2 %) cette année que les coûts de système et l’inflation.

Cela signifie qu’ils bénéficieront de moins d’argent en termes réels pour servir la population.

Globalement, le gouvernement provincial a effectué des compressions de l’ordre de 7,9 milliards de dollars depuis un an, soit 3,6 milliards en juin 2014, 2,5 milliards lors de la mise à jour budgétaire de décembre 2014 et 1,8 milliard par la suite, jusqu’au dépôt du budget de mars. Les compressions annoncées dans le budget 2015-2016 représentent pour l’ensemble des universités québécoises une diminution de 103 millions de dollars, ou de 3,6 %, par rapport aux crédits octroyés en 2014, qui avaient eux-mêmes été réduits de 30 millions de dollars.

Max Roy, président de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université, rappelle que les compressions annuelles récurrentes totalisent 203 millions de dollars depuis 2012, le tout dans un con­texte de sous-financement reconnu des uni­versités d’au minimum 422 millions de dollars sur une base annuelle. « Avec ses coupes draconiennes, le gouvernement poursuit ses frappes contre les universités dans ce budget », dit-il.

Le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Jonathan Bouchard, est persuadé que les universités devront diminuer grandement l’offre de cours et la qualité de l’enseignement, des conséquences que l’on peut déjà entrevoir dans les universités.

« C’est un sombre avenir qui se dessine pour la jeunesse québécoise, dont la qualité et l’accessibilité de l’éducation sont mises à mal », affirme-t-il.

En ce qui concerne la recherche, les crédits des organismes subventionnaires de la recherche sont essentiellement gelés, ce qui signifie une réduction en termes réels de l’argent disponible pour les chercheurs universitaires. Par contre, le gou­vernement québécois suit la tendance que l’on observe actuellement dans tous les ordres de gouvernement, qui consiste à mettre la recherche universitaire au service des entreprises, en annonçant un investissement de 15 millions de dollars au cours des trois prochaines années pour la formation de partenariats entre chercheurs et entreprises.

« Le Québec a un urgent besoin d’une politique et de ressources pour assurer la recherche publique », dit M. Roy.

En contrepartie, le gouvernement du Québec dégagera des surplus allant de 1,6 milliard de dollars en 2015-2016 à 3,1 milliards de dollars en 2018-2019, en excluant les contributions volontaires à un fonds destiné à la réduction de la dette appelé le Fonds des générations, mais en tenant compte des multiples réductions d’impôts pour les entreprises annoncées dans ce budget.