La récente annonce faite par le géant de l’édition Elsevier dans laquelle celui-ci proclame être en train de « lâcher la bride à la puissance du partage du savoir » a été reçue avec mépris par une alliance mondiale d’associations de bibliothèques et d’organismes de recherche.
Selon ce groupe, la nouvelle politique de partage et d’hébergement adoptée par Elsevier ne contribuera pas à « simplifier et à optimiser » le partage des articles de revue, mais sera tout le contraire.
L’alliance, dirigée par la Confederation of Open Access Repositories et la Scholarly Publishing and Academic Resources Coalition, affirme qu’Elsevier s’emploie à entraver dangereusement la diffusion et l’utilisation des connaissances scientifiques.
Deux caractéristiques de cette régression sont particulièrement préoccupantes : l’imposition rétroactive de longues période d’embargo et les licences onéreuses associées aux articles scientifiques. Les restrictions devraient accroître la difficulté pour les chercheurs de se conformer aux politiques de libre accès actuellement mises en oeuvre par les organismes publics de financement de la recherche. Le libre accès se rapporte aux systèmes qui mettent les travaux d’érudition à disposition gratuite sur l’internet public et qui permettent à tout un chacun de lire, télécharger, copier, distribuer, imprimer, interroger, indexer, accéder au texte intégral des articles, ou de les utiliser à toutes fins licites.
Pour le directeur général de l’ACPPU, David Robinson, l’action d’Elsevier trouve précisément sa
motivation dans le pari difficile que constitue le libre accès pour les maisons d’édition.
« Les éditeurs privés de revues s’appuient sur un brillant modèle d’entreprise », affirme M. Robinson. « Les universitaires produisent, à grands frais pour le Trésor public, des oeuvres de création dont ils font don à des sociétés privées, qui les revendent à prix fort au public. Et ils ne veulent pas, bien entendu, laisser échapper une occasion aussi avantageuse. »
Plus de 200 organismes et établissements ont jusqu’à présent signé une déclaration appelant Elsevier à repenser sa politique. Les personnes et les groupes intéressés peuvent ajouter leur signature à cette
déclaration.