Le ministre des Finances du Manitoba, Greg Dewar, a réussi son premier test : les associations académiques à l’échelle de la province ont approuvé son budget, satisfaites de ses engagements en matière d’investissement. Il faut dire que le reste du Canada vit au rythme des compressions et de l’austérité.
Comme dans les deux dernières années, le budget déposé le 30 avril a accordé aux universités et aux collèges des hausses de financement, respectivement de 2,5 % et de 2 %.
Mark Hudson, président de l’association du personnel académique de l’Université du Manitoba, a déclaré que, contrairement aux autres provinces, le gouvernement manitobain, en décidant d’augmenter encore le financement des établissements postsecondaires, montre qu’il reconnaît que les investissements dans ce secteur sont à la fois bons pour l’économie et bons pour la société.
« Toutefois, l’Université du Manitoba souffre toujours d’un manque à recevoir à long terme », ajoute-t-il. « Entre 2000-2001 et 2012-2013, le financement provincial est demeuré très en deçà de la moyenne nationale, déjà plutôt faible. En fait, les revenus par étudiant à temps plein de l’Université ont diminué de 2 %, ce qui la place à l’avant-dernier rang des universités canadiennes. »
Face à cette situation, l’Université du Manitoba a inscrit des réductions globales d’environ 4 % dans son budget 2015-2016 déposé le 19 mai. Des réductions qui s’ajoutent aux 5 % de l’an dernier.
« Le personnel académique, les groupes d’étudiants et d’autres syndicats sur le campus ont rejeté les réductions proposées, et sont particulièrement sévères à l’égard du processus budgétaire de l’administration, puisque des programmes et des sections semblent soit amputés, soit carrément rayés, et l’on peut déjà prévoir le contrecoup de ces mesures sur le campus », de dire M. Hudson. « Il est inconcevable que des compressions de cette envergure n’aient aucune répercussion grave sur nos programmes, notre offre de cours et la taille des classes. »
Le ministre Dewar a également inclus dans son budget des politiques visant à soulager le fardeau financier des étudiants, notamment un remboursement de l’impôt sur le revenu qui représente jusqu’à 60 % des frais de scolarité des diplômés qui choisissent de vivre et de travailler au Manitoba et l’élimination des frais d’intérêt sur les prêts étudiants au niveau postsecondaire. Ce dernier allègement devrait coûter environ 1 million de dollars par an à la province.
Michael Barkman, qui préside la section du Manitoba de la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants, est heureux de voir le gouvernement enfin agir sur ce front.
« Les étudiants de tous les établissements de la province ont applaudi à l’annonce du gouvernement », a-t-il affirmé. « C’est un pas dans la bonne direction pour instaurer un système d’éducation postsecondaire accessible au Manitoba. »
Le Manitoba est la première province dans l’Ouest canadien à offrir des prêts sans intérêt.