Entre 2000 et 2013, les revenus, les dépenses et la population étudiante ont explosé dans les universités canadiennes.
C’est ce que révèle le récent numéro de Dossiers en éducation de l’ACPPU intitulé
Finances des universités : tendances dans le nouveau millénaire. En effet, au cours de cette période, les universités du pays ont vu leurs revenus grimper de 66,2 %. Les droits de scolarité sont le principal moteur de cette croissance et représentent aujourd’hui le quart des revenus de fonctionnement des universités.
Les dépenses totales des universités au Canada ont augmenté de 70,5 % entre 2000 et 2013. Dans cet intervalle, les dépenses au titre des traitements des professeurs ont augmenté plus modestement de 63,3 % et, contrairement aux idées reçues, leur part dans les dépenses totales rétrécit régulièrement. Les deux plus fortes progressions ont été enregistrées dans les bourses d’études et d’entretien (+152,9 %) et les dépenses en immobilisations (+147,1 %).
La fréquentation des universités s’est accrue considérablement depuis 2000-2001. Le nombre d’étudiants à temps plein affiche une hausse de 55 % et celui d’étudiants internationaux a doublé.
L’ACPPU craint que les gouvernements au Canada soient tentés d’imposer de nouvelles mesures d’austérité qui incluraient une diminution du financement des universités et des collèges. Cette stratégie soulèverait des doutes sérieux quant à la viabilité à long terme de l’actuel modèle de financement, de plus en plus axé sur les droits de scolarité.
Dans la conjoncture, le choix de l’austérité pourrait également accentuer les pressions à la baisse exercées sur les budgets de fonctionnement de base des universités alors que les investissements dans l’enseignement et la recherche sont déjà insuffisants.