Dans un rapport provisoire sur les menaces à la sécurité du Canada rendu public plus tôt cette année, le Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense propose un ensemble de mesures pour lutter contre le terrorisme qui, bien que controversées, pourraient avoir de graves conséquences sur le personnel académique.
Le rapport intitulé Combattre la menace terroriste au Canada recommande que « le gouvernement s’efforce de mettre sur pied un programme pour communiquer de l’information claire et précise sur les signes de radicalisation aux intervenants de première ligne, y compris les enseignants, les policiers, les agents de correction, le personnel infirmier et les médecins », et en outre, qu’« il en fasse plus pour encourager les Canadiens à signaler de manière anonyme toute information ayant trait au terrorisme, à l’extrémisme criminel ou à des activités suspectes qui pourraient menacer la sécurité en communiquant avec le réseau d’information sur la sécurité nationale ».
Le Comité exhorte également le gouvernement à intervenir directement pour prévenir « l’extrémisme et la radicalisation » dans les écoles, les collèges, les universités et les prisons.
« Si ces recommandations étaient mises en application, elles instaureraient sur les campus une culture d’espionnage collectif et d’intervention gouvernementale sans précédent », a déclaré Robin Vose, président de l’ACPPU.
« Elles iraient à l’encontre de l’esprit même de l’accord conclu en 1963 entre le premier ministre Lester Pearson et le président de l’ACPPU à l’époque, Bora Laskin, qui s’étaient entendus pour limiter les activités des agents de sécurité sur les campus au Canada. »
M. Vose souligne que l’ACPPU a dénoncé l’adoption du projet de loi fédéral C-51, devenu la Loi antiterroriste, en raison de ses répercussions sur les libertés civiles, la liberté académique et la liberté de parole sur les campus.