Back to top

Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

octobre 2015

Les établissements postsecondaires sont appelés à soutenir un programme national de garderies

[IStock.com/MonkeyBusinessImages]
[IStock.com/MonkeyBusinessImages]
La garde des enfants s’est imposée comme un enjeu majeur dans les élections fédérales de 2015. Un des principaux experts en la matière au Canada affirme que les universités et les collèges ont intérêt à ce qu’un plan national de garderies voie le jour.

« Le soutien aux garderies, qu’il s’agisse de fournir des ressources ou de bâtir une infrastructure, a été au coeur des préoccupations des universités et des collèges, et peut-être plus que dans d’autres secteurs », déclare Martha Friendly, directrice générale de l’organisation Child­care Resource and Research Unit et auteure du rapport Child Care in Cana­dian Universities sur les meilleures pratiques et les modèles pour les garderies en milieu universitaire.

Les garderies sur les campus sont bien implantées, mais la garde des enfants est encore considérée comme la responsabilité des familles, alors que celles-ci ont souvent bien peu de pouvoir à cet égard.

Manque de places, listes d’attente interminables et frais élevés, voilà autant de facteurs qui empêchent les parents d’avoir accès aux services lorsqu’ils en ont besoin.

« Les travailleurs académiques en situation précaire et les étudiants des cycles supérieurs n’ont, pour la plupart, pas du tout les moyens de confier leurs enfants à une garderie », précise Mme Friendly. « C’est une question d’équité. »

D’après elle, les universités et les collèges ont la responsabilité de continuer de soutenir les garderies sur leurs campus, dans l’intérêt de leurs employés et de leurs étudiants.

Mais devraient-ils assumer seuls cette responsabilité?

« Les établissements d’enseignement postsecondaire devraient être les chefs de file de la promotion d’un programme national de garderies parce qu’elles sont déjà actives dans ce domaine », déclare Mme Friendly.

Les garderies en milieu universitaire et collégial sont également en première ligne de la recherche et de l’enseignement ciblant la petite enfance dans un large éventail de disciplines.

« Bon nombre des garderies sur les campus, comme celle de l’Université Trent, sont à la fine pointe de l’innovation dans ce domaine », avance Mme Friendly. « Le financement public de programmes de garderies rendrait ces services plus accessibles et donnerait une impulsion à la recherche. »

Dans la Convention relative aux droits de l’enfant et la Convention sur l’élimination de toute discrimination à l’égard des femmes, les Nations Unies ont reconnu que l’accès des enfants à des services de garde fait partie des droits de la personne.

À l’instar du groupe de recherche sur les politiques dirigé par Mme Friendly, l’ACPPU s’est jointe à une coalition pancanadienne, Votez pour les services de garde en 2015, qui exhorte le prochain gouvernement fédéral à faire en sorte que des services de garde d’enfants de qualité et abordables soient à la portée de toutes les familles, en donnant le financement nécessaire, en faisant preuve de leadership, et en travail­lant main dans la main avec les gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que les communautés autochtones.

« Nous voulons un programme national de garderies », clame Mme Friendly. « Un programme qui est abordable, de qualité, public et à but non lucratif. Un service public réglementé par les autorités publi­ques. Nous espérons pouvoir commencer à le mettre en place le 20 octobre prochain. »