Les membres du personnel académique en poste à l’Université Laval sont parvenus à ce que leurs activités de service soient examinées de plus près dans les évaluations en vue de la titularisation et d’une promotion.
Au Canada, la plupart des conventions collectives précisent la participation des professeurs à la mission tripartite de l’université — enseignement, activités savantes et service. Explicitement ou implicitement, elles répartissent le poids de ces trois activités selon la règle du 40-40-20.
« En fait, cette règle, trop rigide, de répartition de la charge de travail s’applique à peu de professeurs, et la pondération accordée à la recherche et à l’enseignement dans les évaluations est systématiquement au détriment du service qui, s’il est reconnu, ne l’est pas à sa juste valeur », a déclaré David Robinson, directeur général de l’ACPPU.
À l’Université Laval, il en va autrement. Les assemblées des unités de rattachement établissent les critères de titularisation ou de promotion de manière à ce que chaque volet du travail académique reçoive toute l’attention qu’il mérite.
« C’est une caractéristique vraiment importante de la gouvernance académique à Laval », affirme Yves Lacouture, président du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL). « De cette façon, les départements ont la latitude voulue pour adapter les critères de titularisation à la discipline et pour évaluer de façon plus exhaustive les contributions d’un professeur au département, à l’université et à la collectivité.
« Ainsi, deux départements, par exemple les arts visuels et la biologie, peuvent établir une répartition de la recherche, de l’enseignement et du service qui leur est propre », a-t-il ajouté.
Les collègues du département sont également mieux placés pour évaluer certains aspects de la situation d’un candidat, comme des responsabilités familiales plus lourdes.
D’après M. Lacouture, il était tout aussi important d’élargir la notion de service.
Le SPUL a négocié l’inclusion dans la convention collective de clauses énonçant que la participation à des activités syndicales, comme siéger à des comités de négociation ou à des comités mixtes, sera indiquée dans les dossiers de candidature pour une promotion ou la titularisation.
En outre, les départements définissent habituellement les normes académiques régissant l’accès au rang de titulaire. Ceux qui ne le font pas peuvent maintenant compter sur des lignes directrices générales selon lesquelles un candidat peut être promu au rang de professeur s’il a fait preuve d’excellence dans l’enseignement ou les activités savantes, ou même simplement s’il est un exemple à suivre en ce qui a trait aux activités au service de l’université et de la profession.
« Notre modèle porte ses fruits et mérite d’être transposé dans d’autres établissements », de conclure M. Lacouture.