La science est la grande gagnante des élections fédérales de 2015, et il s’agit d’une victoire pour l’ACPPU et pour toutes les associations de personnel académique du pays qui se sont mobilisées pour s’assurer de faire de cette question, un élément important de ce scrutin.
« Les années Harper ont été marquées par des coupes importantes dans les programmes gouvernementaux et dans la recherche, mais aussi par des attaques incessantes contre la science elle-même. Il fallait agir, il fallait se mobiliser et c’est ce qu’on a fait dans tous les campus du pays », souligne le directeur de la recherche et de l’action politique de l’ACPPU, Sylvain Schetagne.
Et c’est exactement ce que de nombreuses associations de personnel académique ont fait en décidant de participer à la campagne La science à bon escient. En tout, 14 associations ont organisé des événements dans une dizaine de régions que l’ACPPU avait identifiées au préalable pour ce scrutin : Winnipeg, Regina, Saskatoon, London, Kitchener/Waterloo, Kingston, Québec, Fredericton et Halifax.
« En organisant des assemblées publiques, en distribuant des dépliants et en faisant du porte-à-porte pour parler de l’importance pour la société de se doter d’une solide politique scientifique, nos membres ont réussi à faire de la science un véritable enjeu de cette campagne électorale et ils ont créé un effet domino », souligne M. Schetagne.
De fait, un millier de personnes ont participé directement à une assemblée. Mais encore, plus de 15 000 accroche-porte de la campagne ont été distribués; plus de 3 000 personnes ont visité la page Facebook de la campagne La science à bon escient et 1 000 d’entre elles ont « aimé » la page. « Nous avons invité à choisir la science et non l’idéologie le jour de l’élection et cela a fonctionné », ajoute M. Schetagne.
Entre 2006 et 2013, les investissements privés en recherche et développement ont chuté de 17 à 14 milliards en dollars constants, une baisse de 17,7 %. De son côté, le gouvernement fédéral a diminué de 6,1 % le financement de la recherche depuis 2007, ce qui a coûté 4 000 emplois. Ces résultats dramatiques ont fait passer le Canada du 16e au 22e rang des pays de l’OCDE pour ce qui est des investissements dans la recherche.
« La stratégie conservatrice en science et technologie a été un cuisant échec et il faut maintenant rattraper le temps perdu. Les libéraux ont du pain sur la planche. Ils ont promis de remettre la science au premier plan. Notre tâche est de nous assurer que ces bons mots se traduisent par des investissements concrets », affirme M. Schetagne.
L’ACPPU continuera donc à agir pour faire en sorte que la politique scientifique du fédéral corresponde aux principes suivants : c’est la recherche fondamentale qui stimule l’innovation et la création d’emploi; ce sont les scientifiques et les chercheurs qui décident du financement des projets de recherche; ce sont les faits et non l’idéologie qui servent à établir les politiques publiques; et les scientifiques qui travaillent pour le gouvernement ont le droit de discuter publiquement des résultats de leurs recherches et ce, sans risque de représailles.