Une enquête sur des allégations à l’endroit de l’Université Laurentienne a conclu que des cadres supérieurs avaient à répétition porté atteinte à la liberté académique et aux principes de la gouvernance collégiale.
L’ACPPU a constitué un comité d’enquête en réponse aux nombreuses plaintes déposées par des membres du corps professoral de l’université. Ceux-ci alléguaient notamment que les administrateurs avaient changé les notes sans le consentement des chargés de cours et bloqué la nomination d’élus à des présidences, s’étaient immiscés dans le processus d’embauche et avaient imposé des mesures disciplinaires inappropriées.
« On nous a brossé le tableau troublant d’un milieu dans lequel les principes de la liberté académique et de la gouvernance collégiale ne sont pas systématiquement respectés », conclut le comité. « Nous avons constaté que des cadres supérieurs de l’université semblaient avoir à maintes reprises fait fi des règles universitaires en place, omis d’observer les principes de la gouvernance collégiale et usé de leurs pouvoirs disciplinaires à mauvais escient, ou menacé de le faire. »
Le comité a notamment relevé plusieurs violations des principes de gouvernance partagée. Dans l’un des cas, l’administration avait bloqué la nomination d’un élu à la présidence d’un département à trois reprises.
« L’exercice de la liberté académique suppose l’observation d’une auto-gouvernance collégiale avec la pleine participation de membres du corps professoral », souligne le comité. « Le droit et le devoir pour les membres du personnel académique de participer à la gouvernance collégiale et d’assumer des fonctions administratives font partie intégrante des principes de la liberté académique et de la gouvernance collégiale. »
Le
rapport souligne que les actions de leurs dirigeants ont amené de nombreux membres du corps professoral à conclure que leur liberté académique était menacée.
Le rapport contient plusieurs recommandations, déclare le directeur général de l’ACPPU, David Robinson. Le comité recommande notamment que l’administration universitaire réaffirme son engagement à l’égard de la liberté académique et offre une formation à ses cadres supérieurs quant à l’importance de la liberté académique.
« La liberté académique est une valeur fondamentale de l’université », ajoute M. Robinson. « Toute université digne de ce nom a le devoir de la respecter. »
Jim Ketchen, président de l’Association des professeurs et professeures de l’Université Laurentienne, se réjouit des conclusions du rapport et exhorte l’université à en adopter les recommandations.