La liberté académique est le fer de lance de la lutte pour le renouvellement de la gouvernance collégiale, selon James Compton
Pour le président nouvellement élu de l’ACPPU, il ne fait aucun doute : la liberté académique est le fer de lance de la lutte pour le renouvellement de la gouvernance collégiale.
« Je veux voir un engagement considérablement accru par rapport aux enjeux de gouvernance sur tous les campus du pays. Nous devons normaliser la gouvernance collégiale afin de contrer l’ingérence flagrante des dirigeants », a dit James Compton, professeur à la faculté de l’information et des études médiatiques de l’Université Western.
Avant d’être élu président, M. Compton a occupé pendant deux ans le poste de vice-président et celui de représentant ordinaire (Général) au comité de direction de l’ACPPU. Il a par ailleurs exercé les fonctions de président et de vice-président de l’association du personnel académique de l’Université Western, qu’il représente au London and District Labour Council.
À l’Université Western, M. Compton a joué un rôle clé au moment où l’association de personnel académique s’en prenait au recteur Amit Chakma dans la foulée d’une controverse au sujet de sa rémunération. M. Chakma avait à mi-mandat renoncé à une année sabbatique et touché le double de son salaire, soit près de un million de dollars. La communauté universitaire s’était alors mobilisée pour manifester son indignation.
« Quand il y a une crise, les choses changent. Mais nous ne devrions pas attendre une crise pour mobiliser nos membres », affirme M. Compton. « Le mode de gestion en place dans nos universités isole les membres et encourage l’individualisme en imposant des indicateurs de rendement, et en forçant les chercheurs à se battre pour des fonds de recherche qui ne cessent de rétrécir, et les départements pour leur part de financement. Nous devons ramener la gouvernance collégiale. »
Selon M. Compton, le renouvellement de la gouvernance collégiale passe nécessairement par la reconnaissance et la protection de la liberté académique en tant que valeur fondamentale de nos universités et collèges.
« Sans liberté académique, il n’y a pas de gouvernance collégiale possible. Sans liberté académique, nous ne pouvons pas participer pleinement aux décisions et risquons d’être cantonnés à des rôles de figurants », dit M. Compton. « La liberté académique est une valeur fondamentale de l’ACPPU, la valeur qui soude tout ensemble. La liberté académique n’est pas un principe abstrait. Nous devons la défendre avec tous les outils à notre disposition : négociation, griefs et militantisme. La liberté académique doit sous-tendre tous les aspects du travail universitaire, recherche, enseignement et service à la communauté. »
Pour le nouveau président de l’ACPPU, les résultats des élections fédérales de 2015 incitent à un certain optimisme.
« Le gouvernement libéral a agi rapidement dans des dossiers que nous défendions activement depuis plusieurs années. Il a rétabli le long questionnaire de recensement, aboli les projets de loi C-377 et C-525, et pris des mesures pour accroître le financement des conseils de recherche », remarque M. Compton. « Cela dit, tout n’est pas réglé pour autant dans ces dossiers, et nous devons continuer à élaborer des stratégies pour faire pression auprès du gouvernement. »