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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

octobre 2016

Les universités appelées à « réfléchir » à leurs partenariats financiers avec les pétrolières

Par John Elmes
Oil Rigs
[iStock.com / Cameron Strathdee]

TimesHigherEducation.com

Un important groupe de défense de l’environnement a averti les universités britanniques qu’elles ne pourront honorer leur engagement à lutter contre le changement climatique si elles continuent d’accepter des fonds de recherche d’entreprises actives dans les combustibles fossiles.

Simon Bullock, coordonnateur principal des campagnes, politiques et recherches pour l’antenne de Friends of the Earth au Royaume-Uni, a ainsi réagi aux résultats d’un sondage mené par l’organisme plus tôt cette année auprès de 40 universités et de 19 conseils et instituts de recherche pour connaître leur implication à l’égard de l’Accord de Paris sur le climat de décembre 2015. Il a toutefois souligné le rôle de « chef de file » joué dans ce dossier par le secteur, comparativement au reste de la « société civile ».

M. Bullock s’est dit encouragé par le taux élevé de réponse au sondage (97 %) et par « la fierté qui transparaissait du bilan des actions brossé par de nombreux recteurs ». Il ajoute cependant que les universités doivent encore s’attaquer à quelques « problèmes criants ».

« Presque aucune université n’a mentionné ses initiatives de recherche qui vont à l’encontre des objectifs de l’accord de Paris », a-t-il déclaré au Times Higher Education.

« Par exemple, paradoxalement, une université peut faire co-habiter un superdépartement du changement climatique qui montre la voie à suivre pour atteindre les objectifs et un département de la recherche qui fait tout pour maximiser notre consommation de combustibles fossiles. C’est un problème réel qui doit être réglé. »

Il admet que le financement de la recherche est un « casse-tête » pour les universités, et qu’il leur est « vraiment difficile » de dire non à une pétrolière qui offre de financer un institut de recherche à condition que ce dernier privilégie des domaines particuliers.

« Nous ne prétendons pas du tout que les universités devraient, ou pourraient, rompre tout lien avec les entreprises actives dans les combustibles fossiles du jour au lendemain, avance-t-il. Cependant, elles pourraient se donner comme ligne de conduite d’accepter l’argent de n’importe quelle entreprise, à condition de pouvoir l’affecter à un domaine de recherche compatible avec les objectifs définis à Paris. »

« Les universités devraient réunir ces deux départements dans la même pièce et définir une façon de sortir progressivement des combustibles fossiles. »

L’organisme Friends of the Earth a établi à l’intention des universités une stratégie « globale » sur la recherche, les activités pour réduire l’empreinte carbone, l’intégration des enjeux environnementaux dans l’enseignement et le rayonnement sur une plus grande échelle.

Craig Bennett, directeur général de Friends of the Earth, ajoute que les universités britanniques doivent « s’affirmer clairement comme des leaders » pour sauver la planète d’un « désastre climatique ».

« Aujourd’hui, elles doivent pousser plus loin leurs efforts en adoptant une stratégie climatique globale et s’imposer dans le monde comme des phares en matière de climat », a-t- il ajouté.