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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

avril 2007

Quelle différence 12 ans peuvent faire! L’ACPPU en mouvement (1re partie)

Par Greg Allain
Au début de février, j’ai eu le plaisir de célébrer l’inauguration des nouveaux bureaux de l’ACPPU (voir l’article et la photo dans le Bulletin de février), situés à deux pas de notre ancien immeuble, que nous occupions depuis son achèvement en 1994. Lorsque nous avons fait construire notre premier immeuble, nous pensions qu’il répondrait à nos besoins pendant 25 ans. Rares sont ceux et celles qui auraient pu prévoir la croissance prodigieuse que l’ACPPU allait connaître au cours des années qui ont suivi! Au fil du temps, chaque pouce carré de superficie a été utilisé à son maximum. La croissance de l’ACPPU s’est accompagnée d’une augmentation des effectifs. À la fin de 2004, nous n’avions plus de bureaux ni de locaux d’entreposage disponibles. Le personnel a alors examiné la possibilité d’ajouter un autre étage, de conserver l’immeuble et de louer des locaux à proximité, dans un immeuble situé dans la même rue, ou bien de vendre l’immeuble et de louer des bureaux, d’acheter un immeuble existant et de le rénover, ou encore de faire l’acquisition d’un terrain et de s’y construire. En 2005, après avoir examiné chaque solution possible, le Comité de direction de l’ACPPU a approuvé, et soumis au Conseil, le projet de construction d’un nouvel immeuble, donnant ainsi le coup d’envoi à la recherche d’un nouvel emplacement.

Comme je l’affirmais dans le Mot du président de décembre, les anniversaires méritent d’être célébrés, tout comme les grandes étapes qui jalonnent l’existence d’une organisation. L’inauguration de notre nouveau siège administratif constitue l’occasion de faire le point sur la croissance de l’ACPPU au cours des 12 dernières années. Commençons par jeter un coup d’oeil à l’augmentation du nombre de membres, après quoi nous examinerons l’élargissement de nos activités et services, à commencer par la négociation collective.

Depuis 1994, le nombre d’associations membres de l’ACPPU a crû légèrement, passant de 58 à 65, mais le nombre de membres pour lesquels des cotisations sont versées a bondi de 27 600 en 1994 à 39 700 en 2007, soit une hausse de 44 %. Si l’on tient compte de l’ensemble des membres des associations fédérées, on constate que l’ACPPU représente 57 000 membres du personnel académique à l’échelle du pays.

À quoi attribuer cette formidable croissance? Un certain nombre de facteurs entrent en ligne de compte. Premièrement, l’ACPPU a admis sept nouvelles associations locales dans ses rangs : l’Atlantic School of Theology Faculty Association, l’Association des professeures et professeurs de l’Université Saint-Paul, la Brescia Faculty Association, la Huron University College Faculty Association, l’Association des professeurs de l’École de médecine du Nord de l’Ontario, la University Clinical Faculty Association of UBC et l’Ontario College of Art and Design Faculty Association.

Deuxièmement, des associations qui avaient cessé de faire partie de l’ACPPU y sont revenues. C’est le cas de la University of Saskatchewan Faculty Association. Troisièmement, deux syndicats provinciaux se sont joints à nous ces dernières années, en l’occurrence la Federation of Post-Secondary Educators of British Columbia, qui représente plus de 10 000 professeurs et membres du personnel (répartis dans 18 sections locales), dont 1 130 font partie de programmes qui décernent des diplômes; et la division académique des collèges communautaires d’arts appliqués et de technologie, appartenant au Syndicat des employés et employées de la fonction publique de l’Ontario, qui compte 9 500 membres dont près de 500 sont associés à des programmes décernant des diplômes.

L’augmentation du nombre de nos membres aussi provient de la croissance des associations de personnel académique. Par exemple, au cours des 12 dernières années, le nombre de membres cotisants a augmenté de 1 700 à l’Université de l’Alberta, de 800 à l’Université de Calgary et de 1 100 à l’Université de la Colombie-Britannique. Les associations de la côte Est ont aussi connu une forte augmentation du nombre de leurs membres : 25 % à l’Université Dalhousie, 52 % à l’Université Acadia et 74 % à l’Université St. Thomas.

Si l’on examine les différentes catégories de membres, on constate que c’est parmi les personnes nouvellement embauchées que la croissance s’est surtout fait sentir, ce qui n’est pas surprenant. À l’échelle nationale, le nombre de professeurs titulaires est demeuré presque inchangé par rapport à 1994 (9 060), alors que les gains ont été plus marqués dans les rangs des professeurs agrégés, dont le nombre est passé de 8 640 en 1994 à 9 600 en 2007. De plus, le nombre de professeurs adjoints a presque doublé, passant d’environ 5 500 en 1994 à 10 100 en 2007. Le nombre d’adhérents dans les autres catégories a fait un bond d’environ 1 700.

Les efforts que l’ACPPU a déployés pour obtenir l’intégration du personnel académique contractuel non syndiqué dans ses associations membres expliquent également la croissance interne de notre organisation. Ces efforts ont eu pour résultat de porter le nombre de membres à temps partiel à plus de 6 500, alors qu’il n’était que de 950 en 1994.

Toutefois, le nombre de membres ne dit pas tout. Au fil des ans, les services offerts par l’ACPPU ont sensiblement augmenté dans tous les domaines. Voici un des secteurs qui témoigne de notre expansion.

En 1994, la Division de la négociation collective de l’ACPPU a fait l’objet d’une importante restructuration. La coopérative de négociation, créée au milieu des années 1980 pour servir les sections locales dans le contexte de négociation de l’époque, a cessé d’exister en avril 1994, cédant la place à un nouveau comité permanent de l’ACPPU chargé de la négociation collective et des avantages économiques. On doit à ce comité, entre autres réalisations, la rédaction de près de 50 clauses modèles1 sur divers sujets clés, qui constituent un atout clé pour nos associations locales au moment des négociations collectives. Mais les réalisations ne s’arrêtent pas là. Un premier agent de négociation principal à temps plein a été embauché en 2000, et l’ACPPU a recruté depuis deux directeurs généraux adjoints chargés d’aider les associations membres dans leurs négociations. Or, le volume de travail continue d’augmenter!

Ce phénomène s’explique en partie par le fait que les négociations sont de plus en plus ardues dans
le milieu de l’enseignement supérieur partout au pays, non seulement parce que les employeurs adoptent une attitude belliqueuse plus prononcée dans les négociations, mais également parce que, au fur et à mesure que notre personnel se familiarise avec les situations particulières des associations, il devient mieux à même de fournir des conseils plus « personnalisés », qui sont davantage sollicités. Chaque année, près du tiers de nos associations locales négocient des conventions avec leur employeur. Au cours des derniers mois seulement, sept associations dont les membres s’étaient prononcés dans une forte proportion en faveur de la grève ont négocié jusqu’à l’extrême limite avant de parvenir à un règlement.

Dans ces cas, comme dans d’autres moins dramatiques, les services offerts par l’ACPPU vont des consultations entre les associations locales et nos agents de négociation aux visites sur place. De même, les agents de négociation de l’ACPPU collaborent avec les associations locales bien avant que les négociations ne commencent. En outre, un grand nombre d’associations font appel aux conseils de l’ACPPU dans le cas de conflits d’interprétation des conventions collectives avec leurs employeurs.

Pour compléter sur le sujet de la négociation collective, j’aimerais mentionner que l’ACPPU a produit, sous le titre de L’Actualité en négociation, pas moins de 16 documents sur différents sujets : propriété intellectuelle, enseignement en ligne, liberté de publier, propriété du grief, sous-traitance, dispositions concernant les congés (congé pour la garde d’enfants, congé de maternité, congé parental, congé d’adoption, congé familial et autres congés de cette nature) et mesures d’accommodement pour le personnel ayant une incapacité mentale. Nous avons également publié un document sur l’égalité des salaires pour les professeurs appartenant aux groupes d’équité et un autre sur l’augmentation de la représentation des groupes désignés sur les campus. Par ailleurs, nous avons produit, à l’intention de nos collègues contractuels, un document sur la reconnaissance des années de service, un autre sur les procédures d’embauche des chargés de cours et un troisième sur l’accès à une progression de carrière. Plusieurs autres documents portant sur des sujets variés sont en préparation et seront publiés au cours des prochains mois.2

L’ACPPU a de même établi une banque de données sur les conventions collectives,3 mène aussi des enquêtes annuelles sur les salaires et bénéfices, et publie plusieurs documents sur la négociation collective, dont Comment négocier le salaire de départ : Guide pour les professeurs nouvellement nommés et Faits et chiffres, qui fournit régulièrement un sommaire des derniers règlements.

Enfin, l’ACPPU organise deux types de rencontres sur les négociations : la Conférence sur la négociation collective, qui examine des thématiques particulières reliées à la négociation, et le Forum annuel des négociateurs en chef, destiné aux responsables des négociations pour les associations membres. Nous fournissons également un atelier de formation à la négociation collective donné sur place pour toute association qui en fait la demande.

L’ACPPU a élargi ses activités et services dans de nombreux autres domaines : défense ardue de la liberté académique, services juridiques, nouveaux cours et ateliers, nouvelles publications, questions de santé et de sécurité, enjeux internationaux. J’y reviendrai le mois prochain.

1. Les clauses modèles sont accessibles sur le site www.acppu.ca.

2. Les numéros de L’Actualité en négociation sont publiés dans la section protégée par mot de passe du site de l’ACPPU.

3. Ibid.