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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

décembre 2008

Le Canada offre les salaires d’embauche les plus élevés au monde

Selon un rapport de recherche publié par le Boston College Center for International Higher Edu­cation, c’est au Canada que les sa­laires d’embauche des universitaires sont les plus élevés au monde.

Les chercheurs de cet institut ont examiné la rémunération touchée par les universitaires des établissements d’enseignement de 15 pays qui offrent des programmes de quatre ans. Ils ont ajusté les salaires en fonction de la parité des pouvoirs d’achat de façon à tenir compte des différences dans le coût de la vie.

Compte tenu de ce facteur, le Ca­nada devance les États-Unis, l’Aus­tralie, l’Allemagne et le Royaume-Uni au chapitre des salaires d’embauche mensuels moyens payés aux universitaires. Il se classe au deu­xième rang pour ce qui est de la rémunération moyenne globale, devant les États-Unis mais derrière l’Arabie saoudite, que les auteurs du rapport présentent comme une « anomalie ».

Il n’est pas surprenant de consta­ter que les universitaires des pays en développement tels que l’Inde, la Chine et la Colombie gagnent beaucoup moins que leurs homologues des pays développés, mais non pas lorsque les salaires sont comparés par rapport à la richesse nationale. En Inde, par exemple, le traitement moyen des professeurs équivaut à 8,7 fois le PNB par habitant, comparativement à 2,2 fois au Canada.

Les chercheurs préviennent né­an­moins que les larges écarts de rémunération entre les pays posent d’énormes défis aux nations qui s’emploient à retenir leurs meilleurs éléments.

« Les salaires et la rémunération agissent sans conteste sur la mobi­lité des universitaires dans le monde et sur le double phénomène de l’exode et de l’afflux de cerveaux », écrivent les auteurs du rapport. « Or un problème évident se pose aux pays moins développés : comment attirer des compétences étran­gères hautement qualifiées tout en rete­nant au pays leurs ressortissants de valeur. »

Ils notent toutefois que les pays riches sont, eux aussi, sérieusement confrontés à ces difficultés du fait que les salaires des universitaires sont de moins en moins concurren­tiels comparativement à ceux des autres professions.

« Sauf quelques exceptions, la situation de la profession univer­sitaire est loin d’être réjouissante en regard des autres emplois proposés sur les marchés du travail nationaux — ce qui pourrait avoir des conséquences profondes sur l’avenir de la profession », affirment les auteurs.

Si ces derniers font valoir que leur étude sur les salaires des universitaires est la plus complète qui ait été réalisée à ce jour, ils n’en recommandent pas moins la prudence dans l’interprétation des données.

Ils reconnaissent dans le rapport que leur analyse ne prend pas en compte les primes, les avantages sociaux et les effets de l’impôt sur le revenu et des charges sociales, ce qui donne une idée restreinte de la façon dont les membres du corps professoral sont rémunérés dans le monde entier.