L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) s’engage à réaliser l’équité pour les membres des groupes marginalisés qui se voient empêchés, en nombre disproportionné, de participer pleinement au milieu académique. Ces groupes comprennent entre autres les peuples autochtones, les personnes ayant une limitation fonctionnelle, les personnes qui s’identifient comme lesbiennes, gais, bisexuel(le)s, transgenres, allosexuel(le)s ou bi-spirituel(le)s, les minorités raciales, ainsi que les femmes. L’engagement envers l’équité passe avant tout par la reconnaissance de l’inégalité et par l’adoption d’une approche proactive pour réparer les préjudices causés par la discrimination systémique[1].
Cette forme de discrimination résulte des pratiques normatives. Dans les milieux universitaire et collégial, la discrimination systémique se manifeste sous la forme d’obstacles à l’accès, à l’emploi, à la gouvernance, à l’intégration, au respect et à l’acceptation. Certains aspects de la production du savoir, de sa diffusion et de la pédagogie ont ainsi été privilégiés par rapport à d’autres, ce qui a limité la portée de la liberté académique et du travail intellectuel.
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L’équité vise à atteindre l’inclusivité ainsi que la justice sociale et économique grâce à la reconnaissance, au respect, à la représentation numérique, à l’imputabilité, à la responsabilité et la création de milieux de travail équilibrés, sains et harmonieux.
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L’ACPPU reconnaît l’importance des perspectives des peuples autochtones qui considèrent l’équité comme une lutte continuelle à mener pour réaliser et maintenir un équilibre entre les êtres vivants. L’équité envers les peuples autochtones (Premières Nations, Inuits et Métis) implique la reconnaissance de leurs droits ancestraux distincts ou issus des traités, de même que la reconnaissance des injustices historiques créées par les pratiques coloniales canadiennes de longue date.
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Lorsque le dossier de recherche est évalué à l’appui de décisions professionnelles, il importe de tenir compte des expériences différentes et variées des groupes marginalisés. L’établissement postsecondaire doit faire bon accueil aux contributions diverses et importantes au savoir. La diversité commande la représentation de la différence dans l’analyse critique sur le plan de la vision, des valeurs, des mœurs culturelles, de l’expérience vécue, de la méthodologie et de l’épistémologie.
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Il s’avère essentiel, si l’on veut atteindre l’équité, de maintenir une surveillance vigilante et des mesures concrètes afin de remédier aux restrictions qui empêchent la participation pleine et entière de tous les membres du personnel académique. L’université ou le collège inclusif s’emploie activement non seulement à supprimer ces restrictions mais aussi à promouvoir la gouvernance ainsi qu’une véritable participation démocratique et la liberté académique de tous ses membres, tant permanents que contractuels. Ces restrictions incluent la discrimination systémique, les inégalités dans l’emploi et en éducation, l’absence d’accommodements et de structures dans les établissements d’enseignement, les politiques et les pratiques qui perpétuent la discrimination systémique et qui risquent de favoriser un climat d’hostilité ou d’entraîner d’autres effets néfastes.
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La réalisation de l’équité est une responsabilité à la fois individuelle et collective. L’ACPPU s’engage à jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre la discrimination systémique, l’élimination des obstacles et la promotion de l’inclusivité.
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Les associations de personnel académique devraient jouer un rôle directeur dans la réalisation de l’équité en négociant des dispositions à cet effet dans les conventions collectives et en favorisant la promotion de l’équité au sein de l’association et de sa structure de gouvernance2. Pour y parvenir, il faut faire preuve d’ouverture, de transparence et de responsabilité dans tous les aspects de la vie institutionnelle, notamment en ce qui a trait à la lutte contre la discrimination et le harcèlement, l’équité en matière d’emploi, les accommodements et l’équité salariale.
Approuvé par le Conseil de l’ACPPU en novembre 2011.
Révision approuvée par le Conseil de l’ACPPU en novembre 2016.
Notes
[1] Au [para.34] dans CN c. Canada (Commission des droits de la personne), [1987] 1 R.C.S. 1114.
[2] Cela pourrait nécessiter la création d’un poste au sein du comité de direction de l’association et/ou la formation d’un comité ou caucus de l’association chargé de l’équité.