Les salles de classe ne peuvent être des zones sans risques. Ce n’est pas seulement un droit, c’est aussi une composante essentielle de la liberté académique dont les professeurs doivent disposer pour dispenser leur enseignement.
Issu du milieu psychologique et associé à un état de stress post-traumatique (ESPT), le terme anglais « trigger » fait référence à l’évocation de symptômes psychologiques graves déclenchés par des événements ou des conditions environnementales souvent imprévisibles renvoyant à un traumatisme antérieur. C’est une réaction unique qui varie d’une personne à l’autre et qu’il est très difficile, voire impossible, de prévoir ou de maîtriser dans une salle de classe.
Il ne faut pas confondre les déclencheurs avec la gêne ou l’embarras causés par l’enseignement de contenus sensibles et potentiellement dérangeants, y compris la répétition et la représentation de contenus évoquant des événements socio-politiques ou des expériences de discrimination et d’oppression. Les membres du personnel académique devraient être sensibles aux réactions individuelles des étudiants aux contenus potentiellement dérangeants de leurs cours. Les étudiants devraient être préparés à affronter de tels contenus, alors que ceux qui en ont besoin pourraient être dirigés vers des services de soutien adéquat en matière de soins de santé.
Les établissements qui exigent ou recommandent que les membres de leur personnel académique fassent usage de tels avertissements empiètent sur leur liberté académique qui leur permet de choisir et d’utiliser le matériel didactique de cours et les méthodes d’enseignement. Ces avertissements sont préjudiciables à l’entreprise académique parce qu’ils encouragent la censure ainsi que la surveillance inappropriée de la salle de classe.
Approuvé par le Conseil de l’ACPPU en mai 2015.