L'été, saison propice aux pitreries, facéties et autres cabrioles, a déchaîné cette année une féroce polémique lorsque le ministre de l’Industrie Tony Clement a discrètement annoncé, par un samedi après-midi de juin, que le gouvernement fédéral remplaçait le questionnaire détaillé obligatoire du recensement par une version abrégée à participation facultative. Tant de choses ont été écrites sur les répercussions éventuelles de cette décision sur les moyens de recueillir des données étoffées et fiables sur des questions clés comme l’immigration, la famille et la structure du foyer, l’origine ethnique, l’incapacité, la démographie et l’emploi qu’il n’est nullement besoin d’en rajouter. On peut difficilement imaginer un changement d’orientation qui aura réuni dans un même concert d’indignation banquiers, petites entreprises, responsables d’études de marché, urbanistes, groupes religieux, professeurs d’université et de collège, ONG, l’Association canadienne des statisticiens et même deux (désormais anciens) statisticiens en chef. L’ACPPU est également aux premières lignes du mouvement d’opposition.