(Ottawa – Le 19 novembre 2015) Le recteur de l’Université Brock devrait présenter des excuses publiques aux membres du personnel académique dont la liberté académique a été violée. Voilà l’une des conclusions d’une enquête sur le processus de traitement des plaintes prévu dans la « politique sur un milieu de travail et d’apprentissage respectueux » de l’établissement d’enseignement.
Dans son rapport, le comité spécial mandaté par l’ACPPU examine les faits survenus après que des membres du corps professoral et des étudiants diplômés eurent protesté contre la participation de l’université au programme Solidarity Experiences Abroad mené en Amérique du Sud et administré par l’aumônerie catholique romaine à l’Université Brock. Face aux protestations, l’aumônier et l’aumônier intérimaire de confession catholique romaine en poste à l’université ont déposé des plaintes alléguant qu’ils avaient fait l’objet de harcèlement et de discrimination de la part de cinq membres du personnel académique et étudiants.
Les auteurs du rapport observent que la liberté académique implique « le droit de tous les membres du personnel académique de jouer un rôle actif dans l’examen critique et la remise en question des programmes et des politiques de l’université » et que l’Université Brock a violé ce principe dès lors qu’elle a ouvert une enquête sur des plaintes affirmant que les critiques envers Solidarity Experiences Abroad étaient « irrespectueuses ».
L’enquête menée par l’université, conclut le rapport, « non seulement est allée à l’encontre des principes de justice naturelle, mais a aussi lésé les droits à la liberté académique et à la liberté d’expression des intimés ». Le rapport reconnaît que les politiques sur le milieu de travail respectueux ont proliféré dans l’ensemble des campus nord-américains ces dernières années et qu’elles peuvent souvent constituer un risque pour la liberté académique et la liberté d’expression.
« Ces politiques ont pour objet de réglementer l’expression », souligne le rapport. « Ce faisant, elles risquent de saper les principes de la liberté académique et de la liberté d’expression […] Si de telles politiques doivent exister, il faut absolument qu’elles mettent à l’avant-plan le respect de la liberté académique et de la liberté d’expression. »
Le comité d’enquête était présidé par John A. Baker, professeur à l’Université de Calgary, et composé de Mark Gabbert, professeur à l’Université du Manitoba, et de Penni Stewart, professeure à l’Université York.
La version anglaise du rapport peut être téléchargée à partir du site web de l’ACPPU.
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