En cette Journée internationale des femmes, le personnel académique des établissements postsecondaires canadiens se joint aux femmes de partout au Canada et du monde entier pour célébrer les réalisations accomplies et demander l’adoption de mesures plus ambitieuses pour remédier aux inégalités.
Il y a vingt ans, le Canada se classait au premier rang de l’Indice d’égalité entre les sexes des Nations Unies. En 2014, il avait glissé au 25e rang.
Nous devons redevenir un chef de file mondial.
Pendant sa première année au pouvoir, le gouvernement libéral a regagné une partie du terrain perdu : bonification des prestations pour enfants et des systèmes de sécurité de la retraite; investissements dans le réseau de refuges; rétablissement du Programme de contestation judiciaire et du questionnaire détaillé de recensement; réalisation en cours d’une analyse comparative entre les sexes. Par ailleurs, le gouvernement fédéral a lancé l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et s’est engagé à mettre en œuvre une stratégie exhaustive en matière de violence fondée sur le sexe et un plan d’action global.
Mais il faut en faire bien davantage. L’ACPPU demande au gouvernement de mettre en place les mesures suivantes :
1. Rétablir le financement consacré aux femmes, aux Autochtones et aux groupes en quête d’équité engagés dans la défense des droits. Le gouvernement a certes bien démarré en augmentant de 3 millions de dollars l’an dernier le budget alloué à Condition féminine Canada et en rétablissant l’admissibilité des activités de revendication dans le cadre des programmes de subventions. Néanmoins, le budget de Condition féminine Canada ne représente toujours que 0,02 % du total des dépenses des programmes fédéraux.
2. S’attaquer aux inégalités d’emploi. Dans les universités et les collèges, les femmes sont sous-représentées dans les postes de direction et surreprésentées dans les emplois contractuels précaires. Le gouvernement conservateur a affaibli le Programme de contrats fédéraux en exigeant que les organismes et les entreprises – y compris les universités et les collèges – qui obtiennent des contrats fédéraux mettent en place des plans d’équité en matière d’emploi.
3. Éliminer l’écart salarial. Les femmes continuent de gagner moins que leurs homologues masculins dans le milieu académique, lorsque l’on tient compte du rang, de la discipline et d’autres facteurs. L’écart est plus prononcé chez les femmes autochtones, racialisées, transgenres et celles qui ont une limitation fonctionnelle. Le gouvernement fédéral a promis de proposer une loi sur l’équité salariale avant 2018. Ce projet devrait être fondé sur les recommandations du rapport de 2004 du Groupe de travail sur l’équité salariale et du rapport de 2016 du Comité spécial sur l’équité salariale.
4. Mettre fin à la violence faite aux femmes. Le gouvernement fédéral s’est engagé à mettre en œuvre une stratégie exhaustive en matière de violence fondée sur le sexe et un plan d’action global. Ces mesures devraient comporter un plan visant à mettre un terme à la « culture du viol » et à améliorer l’accès aux services d’aide juridique pour les victimes.
5. Créer un programme national de garderies qui permet de fournir des soins de qualité accessibles et abordables. Le gouvernement fédéral doit offrir du financement et un leadership et collaborer avec les provinces, les territoires et les collectivités autochtones pour assurer l’accessibilité de services de garde de qualité et à prix abordables à toutes les familles.